Le regain des alpages

Dès que les neiges ont fondu, une nouvelle génération de bergers et d’alpagistes entraînent leurs troupeaux à la recherche de l’herbe grasse de l’estive. Dans l’harmonie des cimes, ils accueillent avec bienveillance les randonneurs, toujours plus nombreux à partager leur passion de la montagne.

Valérie est bergère.  Un métier qu’elle exerce pour la huitième saison de suite. Le groupement pastoral qui la salarie lui confie, ainsi qu’à ses cinq acolytes, la responsabilité d’un troupeau de 360 vaches. Une fortune sur pattes. Un défi pour cette jeune femme consciente que, bien loin de l’image guimauve de Marie-Antoinette aux champs, le métier est en train de vivre une mutation sociologique importante.

Pour s’en rendre compte, il suffit de visiter le village d’estive de l’alpage de Plan Pichu : une fromagerie flambant neuve, une maison d’habitation confortable, des panneaux solaires pour l’eau chaude des douches, une auberge avec des chambres individuelles. Ce n’est pas le Hameau de la reine à Versailles mais cela ne ressemble en rien à l’antre pouilleux du pasteur solitaire.

Autre signe d’évolution : les gardiens de troupeau entendent désormais partager leur passion avec les non-initiés.

Les métiers de l’alpage séduisent les urbains qui s’interrogent sur leurs propres valeurs, qui rêvent de vivre plus près de la nature, de prendre le temps d’exister, de sentir à nouveau le souffle des saisons…

Conscient que cet engouement redynamise l’économie locale, des communautés de communes, les conseils généraux de Savoie et de Haute-Savoie ainsi que le conseil régional financent des structures culturelles. La Maison de l’alpage accueille environ 15 000 visiteurs par an attirés par son musée et ses expositions.

Les collectivités locales ne sont pas les seules à se passionner pour la culture alpestre: de la Haute-Savoie à l’Isère, des citoyens se mobilisent afin de sauver ce patrimoine jusqu’ici négligé.

Tout n’est pas rose cependant au pays d’Heidi et du petit Pierre: l’urbanisation galopante de la vallée empoisonne le quotidien des alpagistes. Chantale, une bergère de 30 ans qui monte seule à l’alpage avec sa cinquantaine de vaches, en a gros sur le cœur. Les randonneurs qui lui rendent visite à la ferme sont enthousiastes, Ils respectent son mode de vie. En revanche l’attitude des habitants de Bourg-Saint-Maurice, où elle passe l’hiver, est beaucoup moins agréable. Les agriculteurs ne représentent plus que 3% de la population de la vallée, mais leurs animaux prennent de la place.Heureusement qu’il y a les touristes pour lui remonter le moral!

Pour se rendre dans la ferme d’alpage de Serge Favre, office du tourisme de Montchavin: 04-79-07-83-50.  En ça… en là, en Beaufortin: 04-79-38-70-88. 

Pour se rendre dans la ferme d’alpage de Chantal Juglaret, office du tourisme de Bourg-Saint-Maurice: 04-79-07-04-92.
Maisons de l’alpage à Servoz: 06-30-07-20-42.

 

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