Voyage dans le pays basque

«Toute cette côte est pleine de rumeurs. La mer de Gascogne la ronge et la déchire, et prolonge dans les récifs ses immenses murmures.» Victor Hugo avait-il gravi les 248 marches du phare de Biarritz pour observer les flots impétueux et le labyrinthe de rochers, d’arcades, de grottes et de cavernes? En 1843, quand il dit son admiration devant la puissance et la gaieté du vieux Neptune basque, la haute tour de la pointe Saint-Martin détourne, depuis une dizaine d’années déjà, les marins des dangers du littoral. Elles sont une poignée, de Biarritz au cap Machichaco, en Biscaye, à alerter ainsi les pêcheurs et à offrir au terrien la magnificence panoramique. Edmond Rostand, Pierre Loti, Paul-Jean Toulet le savent bien, qui sont venus, eux aussi, chanter les louanges de ce pays et de ses arrières. Car tel est le miracle de l’Euskadi, dont la beauté des rivages répond à la splendeur des vallées. Riche d’émotions subtiles et de traditions vigoureuses, la terre basque éveille les passions des natifs comme des passants. Tous, d’ailleurs, côtiers, éleveurs, estivants, se retrouvent, «festayes» d’un jour, au hasard des nombreuses ferias du Sud-Ouest. Ici, on a la culture de la fête chevillée au corps et au coeur. Alors, ne ratez pas l’une des plus belles, celle de Bayonne, en août. Tous les festayres vous le diront, «la fête, ça s’apprend jeune, très jeune». Au pays, on en est tellement persuadé que la journée du jeudi est entièrement dévolue aux bambins. Habillés, bien sûr, de rouge et blanc (même les bébés dans les berceaux respectent la consigne), ils sont quelque 2 000 tous les ans à envahir les rues de Bayonne. Tamborradas enfantines, défilé Gigantak Txiki (géants de 2,50 m portés par des enfants au son des gaitas), danses basques… tout est conçu par et pour les petits. Point d’orgue de la journée: à 11 heures, l’encierro txiki, soit une horde de 6-10 ans courant en criant devant des taureaux en carton sur roulettes. Et, après le réveil du roi Léon, à midi, devant la mairie, un gigantesque pique-nique dans les jardins de la Poterne, derrière les remparts. Là, victuailles, boissons, mais aussi séances de maquillage, jeux sur structures gonflables, boums, bandas, divertissent les 4-12 ans toute l’après-midi. Un bonheur pour les parents et les grands-parents, qui rentreront aussi fatigués que leurs dignes descendants.Et profitez-en pour aller, entre deux verres, découvrir le Musée basque. L’occasion d’un étourdissant voyage dans la «basquitude». Pour vous loger en pays basque, ne manquez pas l’adresse suivante:

La ferme Ostalapia
Le chaleureux propriétaire, a aménagé cinq chambres à l’étage de son auberge, qui, à quelques kilomètres à peine des plages atlantiques, attire, depuis plusieurs années déjà, les amateurs de bonne chère et d’authenticité. L’esprit de cet ancien hospice sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle a été méticuleusement préservé. La décoration des chambres, minimaliste, fait la part belle à la pierre du pays ainsi qu’aux boiseries originelles, dont certaines datent du XVIIe siècle. De grands lits de bois patinés, des meubles basques chinés au gré des foires du pays, une brassée de fleurs des champs, du linge traditionnel immaculé: tout respire la simplicité paysanne des fermes de montagne. Certaines chambres s’ouvrent sur de vastes balcons-terrasses et toutes offrent, plein cadre, le fabuleux paysage de la Rhune et de paisibles troupeaux à la pâture.
Ahetze,tel: 05 59 54 73 79

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