Choisir la formule de politesse adaptée

 

On appelle  « formule finale », la formule de politesse qui se trouve au bas des lettres, avant la signature. Elle prend la forme d’expressions plus ou moins toutes faites, auxquelles on reproche souvent d’être prétentieuses, anachroniques, voire carrément dépourvues de véritable sens. Or si cet usage perdure, c’est sans aucun doute que la formule de politesse a une véritable raison d’être. Il serait aussi malvenu de s’en passer que de refuser de saluer ou de remercier ses contemporains dans la vie quotidienne.

Les plus cyniques jugeront avec Montaigne que « La politesse coûte peu et achète tout. » Cela pourrait suffire pour choisir avec soin ces derniers mots d’une lettre (surtout si l’on a quelque chose à demander…) Mais la politesse a bien d’autres vertus, qui justifient qu’on donne du sens à la formule finale de ses  courriers. Il est tout à fait possible de composer une phrase qui satisfasse aux exigences de la bienséance sans pourtant tomber dans la flagornerie ou l’hypocrisie. Ici, comme dans le corps de la lettre, il importe finalement de savoir ce que l’on veut exprimer.

Se montrer courtois sans être flagorneur

Pour peu qu’on ait un peu de respect pour le destinataire du courrier, on évitera ainsi l’usage de l’impératif.  « Veuillez agréer mes salutations » ne convient en effet que si l’on tient à manifester son mécontentement. (je n’en suis pas encore à refuser de vous saluer, mais il ne faut pas exagérer non plus…). Généralement, les formules « Je vous prie d’agréer » ou « je vous prie de bien vouloir agréer » sont préférables.

Finalement, le choix des mots laisse une grande part à l’inventivité en fonction de ce que l’on veut exprimer et de la relation que l’on souhaite établir

– Je vous prie de / Je vous prie de bien vouloir / Veuillez

–  croire / agréer / recevoir

– l’expression de / l’assurance de

– mes salutations /ma considération / mon respect / ma gratitude / mes sentiments…

– profond/ distingué/ parfait/ sincère/ meilleur…

et rester… poli

On évitera toutefois certaines tournures qui n’ont que l’apparence de la politesse :

– Je vous prie d’agréer l’expression de mes salutations (que penser de quelqu’un qui n’adresse pas des salutations, mais seulement l’expression de salutations ?)

– Je vous prie, Madame, de bien vouloir croire à l’assurance de mes sentiments les plus sincères. (en principe, un homme qui s’adresse à une dame évite de lui faire part de ses sentiments).

– Je vous prie de croire en l’assurance de mon profond respect (On croit en Dieu. Il est préférable de prier le destinataire de croire à l’assurance de…)

– Veuillez croire à mon profond respect. (Si l’on éprouve vraiment du respect pour le destinataire de la lettre, mieux vaut se retenir de lui donner des ordres…)

–  Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir… (Attention à la concordance des sujets ! Ce n’est pas le destinataire de la lettre qui attend sa propre réponse. Il faut écrire «Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir… »)

En cas de doute, n’hésitez pas à demander l’aide d’un écrivain public.

 

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