Peut-on vraiment se sortir de cette maladie qu’est la boulimie ?
La voie vers la guérison se fait au rythme de chacun. Les statistiques montrent que les boulimiques suivis pendant un an ou deux s’en sortent dans 25% des cas. Pour des suivis plus longs (de six à sept ans), on observe de 60 à 75% d’amélioration. On estime que 50% des boulimiques s’en sortent complètement et parviennent à s’adapter à une vie sociale et professionnelle qui leur convient.
Les autres gardent une fragilité plus ou moins prononcée. En revanche, 1% d’entre eux décèdent soit par hémorragie due à une perforation de l’œsophage ou du fait d’autres complications physiologiques, soit par suicide. Ceux qui restent fragiles continuent de faire des crises de temps à autre, mais ils savent mieux les contrôler, elles sont moins intenses et moins dévastatrices. Vous entendrez des personnes vous dire que quand on est boulimique c’est pour la vie. Or d’anciens boulimiques peuvent témoigner du contraire.
C’est la même chose pour la dépression, par exemple. Une personne qui a souffert d’une dépression pendant son adolescence peut s’en sortir. Mais s’il lui arrive une nouvelle tuile dans sa vie, elle peut rechuter. II en va de même pour la boulimie. C’est pour cette raison que vous devez trouver d’autres moyens de faire face et les utiliser fréquemment afin que, le moment venu, vous ayez les bons réflexes devant une situation délicate.
Les séquelles d’une déception amoureuse
Après une séparation d’avec son petit ami, une adolescente s’est sentie totalement déboussolée. Elle ne comprenait pas pourquoi il était parti. De plus, elle a pensé qu’elle n’était sans doute pas assez belle pour lui avec ses joues potelées. Elle a décidé qu’elle ne mangerait plus pendant une semaine. Après trois jours à n’ingurgiter que des liquides, elle a craqué et a mangé tout ce qu’elle a trouvé dans les placards et le réfrigérateur, qui pouvait se manger sans préparation. Ce comportement s’est répété chaque fois qu’elle était seule chez elle. En fait, dès qu’elle pensait de nouveau à son copain, elle se sentait abandonnée, trahie.
Une quinzaine de jours plus tard, elle a décidé d’aller en parler à sa marraine. Elle y est allée plusieurs fois par semaine pendant un mois et son comportement s’est arrêté de lui-même. Ainsi, certaines personnes peuvent s’en sortir seules, c’est-à-dire sans l’aide de spécialistes. Mais, dans la plupart des témoignages, on retrouve une figure qui a joué un rôle clé dans le soin de la maladie. II est donc essentiel que vous trouviez une personne en qui vous pouvez avoir confiance pour déposer votre souffrance entre ses bras et démêler ensemble le problème, tirer un à un les fils de cette toile de plus en plus dense. La parole permet de mettre des mots sur les peurs au lieu d’agir impulsivement, et de trouver d’où vient votre souffrance et ce qu’elle cache.
Quel serait le meilleur moyen pour gérer les repas lorsqu’on est boulimique ?
Quand la réalité alimentaire s’est transformée en un enfer, il faut se sustenter autrement afin de dompter les flambées de boulimie. Il sera sage de s’alimenter maigrement, néanmoins se nourrir convenablement. Et il sera opportun de réintroduire les protéines et les féculeux, en petites doses. Pour réussir ce match, la cocotte-minute sera un appareil vital pour produire rapidement une pitance simple et équilibrée.
Le rôle des parents sur le chemin de la guérison de la boulimie
Lorsqu’une personne au sein d’une famille présente un trouble alimentaire, les interactions entre les membres de cette famille sont modifiées. La communication n’est plus la même, chacun tente d’éviter les conflits et, en même temps, en déclenche inévitablement. Les parents d’un boulimique ne sont pas responsables de son trouble alimentaire, mais le fonctionnement qu’adopte la famille peut faire entrer le malade dans un cercle vicieux ou, à l’inverse, l’aider à en sortir. Les relations familiales ont donc un rôle capital à jouer dans les problèmes de boulimie. Mais la famille a aussi besoin d’aide pour faire face au problème alimentaire, car elle s’épuise, se brise parfois dans ce combat, même si elle essaie toujours de garder espoir.
La boulimie est une maladie
II ne faut pas oublier que la boulimie est aussi une maladie psychologique. Si tout le monde est pris au jeu de la personne boulimique, à votre jeu, toute la famille va se focaliser uniquement sur le physique (le poids, l’alimentation). Or ce que vous essayez de communiquer à travers ce comportement, c’est votre souffrance. Vous n’arrivez pas à l’exprimer avec des mots, parfois vous ne parvenez même plus à sentir ni à reconnaître vos émotions. Votre entourage doit donc vous aider à mettre des mots sur ce que vous vivez, sur ce malaise. Chacun doit pouvoir garder son rôle. Vos parents ne sont pas parfaits et ne sont pas censés remplir toutes les fonctions : parents, amis, confidents, médecins, psychologues, etc. Si vous vous posez des questions par rapport à votre alimentation, il faut vous adresser à des nutritionnistes.