Les crustacés, indicateurs de la pollution

Les crustacés d’eau douce sont très sensibles à la pollution chimique. Si bien qu’à la suite de l’inventaire dressé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les conclusions ne sont pas fameuses…

Sur 576 espèces recensées en France métropolitaine, 28 % d’entre elles sont menacées. Les écrevisses sont les espèces les plus touchées : écrevisse à pattes blanches, écrevisse à pattes rouges, écrevisse des torrents sont respectivement classées comme espèces « vulnérable », « en danger » et « en danger critique ». La raison à cela ? Certes, la sensibilité de ces espèces aux agents chimiques contribue à leur mauvaise santé chronique, mais d’autres facteurs sont à incriminer. L’introduction d’une espèce concurrente, une écrevisse américaine rend la survie plus difficile, alors même que cette espèce transmet une maladie mortelle aux écrevisses européennes : la peste des écrevisses.

Les écrevisses sont de gros crustacés et il est plus facile d’alerter l’opinion sur des animaux emblématiques. Mais lorsque l’UICN parle de crustacés, elle parle surtout des crustacés microscopiques qui épurent l’eau, la filtre, évitent la prolifération des algues et qui sont la première étape dans la chaîne alimentaire. Les espèces plus grosses s’en nourrissent et faire disparaître ces espèces serait catastrophique pour l’écosystème.

La protection de ces espèces passe par la protection de leur milieu de vie et de reproduction. Les étangs, les rivières et fleuves doivent être protégés : bien sûr la pollution chimique est à proscrire (par exemple, les produits anti-moustiques afin de lutter contre les moustiques-tigres dans le Var), car elle touche non seulement les eaux de surface mais aussi les réserves hydriques souterraines, qui abritent elles aussi une biodiversité certaine, mais aussi les prélèvements massifs dans des cours d’eau déjà peu fournis. Il est donc important d’alerter la population et que le gouvernement impose des restrictions ou bien des contrôles et études d’impact beaucoup plus drastiques sur la faune et la flore, sans écarter les crustacés que l’on oublie trop facilement.

Source : revue de presse UICN.

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